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lundi 20 juin 2011

lettre des cousins de Robert Cunningham à Charles VII

Lettre des cousins de Robert Cunningham adressée à CharlesVII, roi de France :

Au très excellent Prince et Seigneur,
Charles, par la grâce de Dieu Roi très
chrétien des Français,
Humbles et soumis à votre magnificence royale, Alexandre seigneur de Mungidri, Alexandre
de Cunygham seigneur de Kilmauris, Robert seigneur de Boide, Alain seigneur de
Kautkeret, Robert seigneur de Lyle, Guillaume de Cunyngham seigneur de clenguernok,
Robert de Cunygham seigneur d Archembonny, Patrice de Beguhamat du même lieu, Jean
Cambel de Loudonnen, Jean Rosy de Hâufrate, soldats Guillaumê de Moravia de polmais et
Jean de Kennedy de Blareguhan vous souhaitent; Prince et Seigneur très chrétien, de
croître jusqu'au faîte des honneurs de prospérer autant que vous le désirez et de jouir de
serviteurs soumis à vos forces.-
Par Ie rapport de nombreuses personnes dignes de foi qui s'étonnent de ces faits, nous
avons pris pleine connaissance et compréhension que votre Majesté sublime illustre entre
toutes a fait arrêter et retient comme sa chose en ses sinistres prisons notre cousin de
prédilection Robert de Cunygham, écuyer. Nous espérons qu'elle ne l'a fait que sur
l'information perverse et malfaisante de certains de ses rivaux, mensonges qui viennent à
l'encontre de ses travaux dont la grandeur, le nombre, et I'énergie infatigable ont longtemps
et fréquemment servi les guerres de votre Majesté. Le chef d'accusation est complètement
inconnu de nous, qui sommes pourtant ses cousins et ses amis. C'est pourquoi nous
requérons et prions votre royale Majesté très chrétienne,
attendu la mesure dans laquelle des alliances ont été attentivement observées et de très
tendres, intimes et antiques amitiés ont été engagées et respectées inviolablement jusqu'à
ce jour entre les Royaumes de France et d'Ecosse, leurs illustres rois et leurs habitants,
attendu le long service accompli et susceptible d'être accompli par le dit Robert au bénéfice
de Votre Sérénité,
que Votre Royal discernement ne permette pas le succès de la machination de ses rivaux et
de tous ceux qui tentent d'infléchir vers le mal I'opinion de Votre Royale Majesté,
qu'à cause de sa détention perpétuelle en des prisons ou de la disparition de sa personne
elle - même, ne se perdent pas les services et le dévouement que manifestent envers lui
tant de seigneurs ses nobles cousins, et assurément aussi ses amis,
mais bien plutôt que Votre Majesté, en usant de sa bienveillance coutumière et de sa faveur
gracieuse, et en décidant de le tirer des prisons cruelles et de le rendre à la liberté, daigne
s'attacher pour toujours les cœurs et les services assidus de ces mêmes seigneurs.
En effet, par une instruction aussi sûre que véridique, nous serons informés avec plus de
certitude, tant du côté des nobles très nombreux que celui aussi du peuple qui s'émeut, que
le susdit Robert s'est bien comporté en toutes choses d'une façon correcte et fidèle envers
Votre Royale Majesté et votre Royaume.


Si quelqu'un (ou quelques uns), de quelque état, grade ou nationalité qu'il soit (ou qu’ils
soient), veut (ou veulent) exposer leur mise en accusation du susdit Robert ou exposer
qu'une action constituant un crime de lèse majesté contre la Majesté de votre Royale
Excellence ou contre votre royaume de France a été commis par ce même Robert, et veut
(ou veulent) se présenter pour prouver ce crime et le poursuivre, nous proposons ceci: une
fois que vous aurez assigné par lettre ses susdits rivaux à comparaître devant l'illustrissime
excellence de votre Sérénité, aux lieux et temps convenables, eux que nous jugeons dignes
d'être assignés pour avoir lancé contre lui de telles accusations, nous, au nombre que
voudra votre Royale Sublimité, selon la pratique ancienne et les coutumes des armes du
Royaume d'Ecosse, nous en répondrons de nos propres personnes et défendrons la thèse
que, par traîtrise et machination, les rivaux du même Robert notre cousin, quand ils
informent mensongèrement à son sujet votre Royale Grandeur, ont fabriqué et inventé (sauf
toujours le respect dû à votre illustre et Royale Grandeur) ces chefs d'accusation en eux mêmes
pourris et malicieusement échafaudés.





Quoi que, sur ces idées suggérées à votre très illustre grandeur, celle-ci aura décrété et
décidé qu'il sera fait et accompli, que votre avis très noble, fruit de vos délibérations, soit
communjqué à notre cousin sincèrement aimé Archibald Cunygham, frère germain dudit
Robert et porteur des présentes lettres et par ses soins nous soit transmis par écrit ; veuille
et daigne Votre Royale et très illustre grandeur lui accorder confiance inébranlable et plein
crédit en cette rnission.
Que le Dieu trois en un qui règne par les siècles conduit et dirige les événements dont
nous avons fait mémoire, dans un déroulement prospère et conforme à nos vœux, vers un
heureux gouvernement de vôtre Royaume et de vos sujets.
En témoignage de quoi, sur notre présent écrit que voici nous avons fait apposer nos
sceaux.
Fail à Burgun de Stiuchuc Ie 15 du mois d'avril de I'année du Seigneur 1456.





Lettre en latin traduite par Roger Durand. Archives BNF fournies par Michel Ramette.

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